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Prévention spécialisée
Action éducative qui s’adresse à des jeunes et groupes de jeunes

Un apprenti arpenteur de rue

Sans titre

Voici mon regard d’apprenti éducateur spécialisé en prévention spécialisée et de mes premières impressions. Je suis actuellement en situation d’emploi à l’Etablissement Public Départemental Autonome (E.P.D.A.) de Prévention Spécialisée, dans la ville de Thonon et en formation à l’Institut Régional et Européen des métiers de l’Intervention Sociale (I.R.E.I.S.) d’Annecy.

Tout d’abord, je vous présente les raisons qui m’ont poussé à choisir cette orientation.
J’ai occupé un poste d’assistant d’éducation durant trois années me permettant d’acquérir une expérience solide auprès du public collégien. Cela a conforté mon intérêt pour les jeunes et les problématiques qu’ils rencontrent. Mon parcours professionnel m’a donc conduit à la nécessité de me former au métier d’éducateur spécialisé. L’E.P.D.A. de Prévention Spécialisée s’engage depuis plusieurs années dans un processus de formation d’apprentis. De ce fait, j’ai pu bénéficier de l’opportunité de me former au métier d’éducateur spécialisé en alternance.

338283838_8f96a9ae33_o(1)La formation se déroule sur une durée de trois ans conjuguant enseignements théoriques et pratiques. Plusieurs dates de regroupements sont fixées chaque année à l’I.R.E.I.S. ainsi que deux stages de découverte de huit semaines chacun hors structure employeur auprès d’un public différent. Ainsi, j’ai intégré l’E.P.D.A. de Prévention Spécialisée alors âgé de 25 ans, âge limite du contrat d’apprentissage avec une identité professionnelle à construire et des représentations à déconstruire.

Dès mon arrivé, une réunion de l’ensemble de l’équipe territoriale a été organisée. L’équipe professionnelle m’a intégré dans le secteur Ouest de la ville de Thonon-les-Bains. Mon référent professionnel, mon tuteur et moi-même avons développé un outil de travail.

Ainsi, trois phases vont accompagner ma pratique durant cette première année. Dans un premier temps, j’ai débuté la phase d’observation active et d’étude du milieu. Cette étape est cruciale pour acquérir des connaissances théoriques telles que (le contexte historique, social et culturel) et pratiques qui se traduit par la rencontre avec les jeunes. Dans un2419065536_41719d74b1_o second temps, il s’agit de la phase d’appropriation qui se caractérisera par une présence sur le terrain afin d’être reconnu, de reconnaître et d’être identifié par le public et les partenaires sociaux. Enfin, la dernière phase sera celle de l’accompagnement et de l’intervention. Les différentes phases citées s’emboîtent les unes dans les autres, et impliquent de nombreux allers-retours. Cette méthodologie s’inspire du «Guide international sur la méthodologie du travail de rue à travers le monde» élaboré en 2008 par un groupe de travailleurs sociaux spécialisée dans le travail de rue.

Le travail en milieu ouvert ou « hors les murs » peut s’avérer déstabilisant au premier abord, moi qui viens de terminer mon premier stage de découverte en milieu dit «protégé» (foyer d’hébergement pour personnes en situation de handicap)… J’ai donc besoin de m’identifier aux éducateurs pour me rassurer. Mon approche est progressive. En effet, il faut savoir être à la fois discret, disponible, respectueux et avoir de l’empathie. Mettons-nous à la place des jeunes, aimerions-nous être confronté à des personnes «zonant» dans notre voisinage? Je m’interroge sur les notions de «distance» et de «temporalité» si importantes dans le travail social. D’où l’importance d’être à l’écoute des retours que mes collègues me font pour m’accompagner et m’aider à trouver la bonne distance avec les jeunes.

Taoufik, élève éducateur spécialisé en prévention spécialisée.